Paris, vendredi 6 octobre 2017
Se mettre au sport, c’est un effort. Alors autant choisir celui qui nous convient le mieux, qui nous plaît le plus, pour allier le plaisir de pratiquer aux objectifs de forme. Au salon SOI +, de nombreux ateliers étaient organisés, de la sophrologie au dancehall. Nous nous sommes essayés à 3 disciplines, pour vous aider à vous décider : le yoga, le pilates et la marche nordique. 3, 2, 1, partez !
J’ai déjà la respiration un peu coupée. “On inspire ici… On expire là…” La jambe droite pliée vers l’avant, la gauche en équilibre sur un genou, j’observe Charlotte Ménard, la coach, attraper sans difficulté sa cheville avec ses deux mains et bomber le torse. Moi, je vacille, pose une main sur le tapis, et ai toute la peine du monde à regarder droit devant. Comme je n’arrive pas non plus, un peu plus tard, à joindre les doigts derrière mon dos, un bras contorsionné entre mes cuisses. Ces positions font partie des nombreuses postures, ou “asana” en sanskrit, du yoga. Certaines ont des noms bien familiers : pour “le chien museau vers le ciel” (ou “urdhva-mukha-svanâsana”), je dois plier les coudes, abaisser mon buste comme si je faisais une pompe, puis basculer les épaules vers l’avant en remontant la tête, comme une vague.
Ma voisine fait ça bien mieux que moi. Ses gestes sont amples, gracieux, et ses yeux sont fermés. Elle se concentre sur sa respiration. “Le but du yoga, c’est d’arriver à l’état de méditation, qui vient après celui de la concentration, m’explique Charlotte Ménard, qui est aussi pentathlète à haut niveau.
“Pour moi, le yoga, c’est la clé du succès. Ça agit sur mon mental, ça m’aide à me détendre, ça favorise la récupération…”
Entre deux épreuves de triathle (une sous-discipline du pentathlon qui réunit le tir au pistolet, la nage et la course à pied), dont elle est championne du monde par équipes depuis fin septembre, elle pratique. Car le yoga fait partie des approches qui recherchent une harmonie entre le corps et l’esprit. On se reconnecte, on fait le plein d’énergie, on plonge dans un état de profond bien-être. En 20 minutes de séance, je n’ai pas le temps de ressentir tout cela, mais j’ai envie de le croire : les étirements, la lenteur des mouvements, la respiration… On focalise ses pensées sur son organisme. Le tout sur des musiques aux sonorités bouddhistes.
Je fais ceinture
Et c’est l’une des choses qui différencie la discipline du pilates, pratiqué sur des rythmes plus enjoués. La coach, Leana Dolci, les cheveux blonds noués en deux tresses, est d’ailleurs assortie, dans son legging bariolé. Jambes ancrées dans le tapis de sol, je tourne mon buste de droite à gauche pour l’étirer. Leana s’approche de moi, pose ses mains sur mes hanches : “Elles ne doivent pas bouger, le bassin doit rester neutre.” Ici, on travaille “le centre du corps”, c’est-à-dire la ceinture abdominale, à travers des exercices de souplesse et de gainage. Comme la planche, une jambe tendue vers l’arrière, le bras opposé pointé vers l’avant. “Imaginez que quelqu’un vous tire par les doigts et vous retienne en même temps par les pieds”, encourage la coach pour que l’on s’étire au maximum.
Un peu plus tard, on passe en position de gainage. Mais tout doucement : on baisse d’abord la nuque, on laisse tomber les bras, et on “enroule la colonne vertébrale petit à petit, vertèbre après vertèbre”. C’est plutôt agréable de prendre le temps, de préparer son corps à l’effort, au lieu de le brusquer en le contractant dès l’échauffement. Comme pour le yoga, on accorde un point d’honneur à la respiration, qui donne le tempo des mouvements. Je me concentre pour gonfler mon ventre à chaque inspiration, puis rentrer le nombril en soufflant : ce n’est pas une chose à laquelle je réfléchis habituellement. À ma façon de me tenir non plus, et c’est bien ça que le pilates doit m’aider à faire. Leana précise :
“Cette activité a été inventée pour que les gens apprennent à se maintenir physiquement. On cherche à corriger les défauts de posture et à renforcer la ceinture abdominale pour prévenir voire soulager les problèmes de dos et l’arthrose.”
C’est ce qui me plaît dans la discipline : d’une part, je sais pourquoi je suis là et ce que je travaille ; d’autre part, ce travail s’effectue tout en douceur, sans traumatisme.
Le planter de bâton
Un avantage, quand on reproche à certains sports, comme la course à pied, les chocs répétés. Mais pour ceux qui ne se reconnaissent pas dans les activités physiques d’intérieur, la marche nordique devient une bonne option. Balayons d’emblée les idées reçues : non, ce n’est pas un sport de mamies. Les plus expérimentés atteignent 10 km/h – une allure que je ne tiens pas moi-même en footing… Ce sont les bâtons qui permettent cette performance : ils allègent le poids du marcheur, à hauteur de 20 %, mais aident surtout à se propulser, donc à allonger sa foulée. Au final, c’est 80 % de la chaîne musculaire qui travaille : des triceps, qui poussent le corps grâce au bâton, justement, aux mollets, évidemment. “On dit bonjour puis on serre le frein à main”, récite René Filangi, entraîneur, pour illustrer la technique. Autre avantage, les articulations sont soulagées : “On libère la cage thoracique, on déroule la cheville…”
Les séances durent entre 1 heure et demie et 2 heures, qui comptent la marche, mais aussi la récupération, les étirements et l’échauffement. C’est ce qui est proposé au salon : du renforcement musculaire appliqué à la marche nordique, dont c’est la journée nationale. Dans le froid du hall 4 de l’espace Champerret, je m’imagine plutôt au ski, alors que le démonstrateur nous fait faire des squats en appui sur les bâtons. On étire les mollets en se tenant en équilibre sur la pointe des pieds, on échauffe le haut du corps en faisant virevolter les bâtons derrière le dos… “Augmente l’amplitude de tes jambes quand tu fais tes fentes”, me conseille le coach. Tout schuss, j’enlève mon pull à peine 10 minutes après le début de l’atelier. Bref, il n’y a pas d’âge pour se prendre au jeu de la marche nordique. Pour les plus accros, il existe même des compétitions. On ne sait jamais, sur un malentendu…