Strasbourg, jeudi 12 octobre 2017
Depuis 2016 et la loi sur le sport sur ordonnance, la question du financement fait réagir tous les professionnels des secteurs du sport et de santé. En effet, les ordonnances sportives indiquent que l’activité physique est à la charge du patient. Ce qui n’a pas permis sa mise en application sur tout le territoire, hormis dans les villes qui prennent en charge le sport. Engagé depuis 2012 dans ce domaine avec la mairie de Strasbourg, Alexandre Feltz est un acteur incontournable, qui ne cesse de répéter, avec énergie, que la loi “a besoin de l’État” pour exister plus généralement sur le territoire.
Avec les deuxièmes Assises du Sport-santé sur ordonnance (SSSO), l’adjoint avait réussi un premier pas dans les négociations : faire venir la ministre des Sports, Laura Flessel, toute une journée pour visiter la ville et notamment les Bains municipaux, où sera installé l’une des 500 maisons Sport-santé bien-être du gouvernement Édouard Philippe. Seulement, celle que l’on attendait, Agnès Buzyn, ministre de la Santé, manquait à l’appel. Seul le directeur général de la santé, Benoît Vallet, a pris la parole dans une vidéo, où il vantait “l’importance de la prévention primaire”, c’est-à-dire avant qu’une personne ne tombe malade. Au grand dam des partisans du sport sur ordonnance, pas un mot sur la prévention secondaire et tertiaire.
Des déclarations qui vont dans la continuité de ceux tenus en commission à l’Assemblée nationale, où la ministre jugeait que le remboursement du sport serait “une dérive majeure“. Pour Alexandre Feltz, “c’est une vision gestionnaire de la Santé“, explique-t-il dans Rue89. Devant Laura Flessel, il a donc insisté sur le fait que cet investissement serait l’assurance d’économies pour la sécurité sociale:
On dépense 20 milliards d’euros pour le diabète chaque année. Or, l’activité physique permet de diviser ces coûts par deux.
Le médecin généraliste strasbourgeois espère donc qu’un amendement sur le sport-santé sera présent dans le prochain Projet de loi de finance de la sécurité sociale (PLFSS). Un engagement qui serait encourageant selon lui pour permettre aux jeunes formés à l’activité physique adaptée “de prendre en charge les 10 millions de personnes en ALD en France”. “Ces jeunes cherchent du travail, madame la ministre”, martèle l’élu socialiste. Seul début de réponses, ce message d’Emmanuel Macron qui affirme que les 500 maisons sport-santé seront bien construites d’ici 5 ans, et les licences sportives seront remboursées pour les personnes en mauvaise santé. “Il faut vraiment que l’on travaille avec Mme Buzyn”, conclut le Dr Feltz. Ses efforts pour le remboursement finiront-ils par payer ?